Patrimoine immatériel

Ravi de vous retrouver ce soir et d’inaugurer notre cycle de formation.
Avant tout, il faut noter que nous sommes dans un contexte de forte méconnaissance de l’économie de la plupart de nos concitoyens.
Les pires réformes sont emballés pour duper l’opinion et susciter un intérêt supposé général.
Il nous faut donc maîtriser les termes de l’idéologie dominante véhiculée par la presse, non seulement pour mieux critiquer ce qui se passe en 2022, mais surtout pour mieux gérer ultérieurement le pays et ce, le plus vite possible. Ce n’est pas de la collaboration de classes mais il en va de l’intérêt national !
Le jargon dominant tente de se disculper utilisant fréquemment les notions suivantes :
– les aléas traversés s’expliquent par l’évolution de la demande, la hausse des matières premières, la concurrence étrangère… tentant de mélanger vraies et fausses raisons.

Nous sommes désormais rentré dans une phase de capitalisme dite de surveillance.
En effet, les logiciels, les serveurs, les messageries, le Cloud etc. sont devenus un outil de « confession généralisée » à un stade industriel qui non seulement pénalise notre souveraineté mais constitue également une base d’espionnage incroyable avec les cyberattaques.

On peut aussi se poser la question pourquoi les groupes cotés (ou pas) arrivent-il à bien manipuler les cours en bourse et à spéculer pour s’enrichir encore davantage ?
Selon Confucius, la connaissance est un facteur clé du pouvoir et l’on pourrait même ajouter d’enrichissement exceptionnel. Les principaux groupes ont réussi à s’accaparer quasiment tous les médias ainsi que différents instituts de sondage (par exemple : BNP Paribas contrôle notamment un important institut auquel il passe régulièrement des demandes d’enquêtes, lesquelles seront publiés par exemple dans tel ou tel média). Disposant par avance des résultats de ce sondage, les financiers vont pouvoir anticiper certains mouvements (achat, vente de valeurs) et spéculer à leur aise sans être accusé du moindre délit d’initié alors que…

Dans le contexte que nous connaissons, il est intéressant de noter la récente prise de position de la CGT face à la re-nationalisation d’EDF points même si l’on reconnaît l’importance de la présence de l’État comme garant des emprunts financiers, diminuant ainsi les intérêts… ce syndicat n’est guère favorable à un retour dans le giron de l’État, dans la mesure où celui-ci n’a pas correctement géré l’entreprise depuis plusieurs années…

Le marché est supposé parfait puisque l’offre s’ajuste à la demande et inversement. On parle alors d’une main invisible, voire de la main de Dieu dans les pays anglo-saxons. Suite à la vidéo précédemment envoyée (https://www.youtube.com/watch?v=9L0GQrSbgvA) on sait que la valeur boursière d’une entreprise correspond à au montant de ses capitaux propres majorés d’un Goodwill. Celui-ci correspond à l’addition des différents actifs immatériels stratégiques (AIS) présentés dans cette vidéo, tel le capital humain, le capital client, le capital organisationnel etc. 
On peut se poser la question de savoir pourquoi ces AIS ont augmenté dans de telles proportions. En effet, ils pesaient autour de 15 % en 1980 et représentent désormais près de 90 % de la valeur des entreprises cotées. Cela s’explique notamment par les délocalisation d’usine qui ont été liquidées pour récupérer du cash destiné à la spéculation à plus grande échelle. La production stoppée et expédiée en faveur de pays dans lesquels le coût de main-d’œuvre était moins onéreux. Ainsi, les emplois industriels qui représentaient 40 % de l’emploi salarié en 1980 sont passés en 2020 à 10,5 %.
Rappelons qu’à l’époque, la mode managériale était moins d’usine mais uniquement des services et de l’innovation…

Avec les cyberattaques, en quelques fractions de seconde plus des 2/3 des AIS peuvent être détruits, réduisant à pas grand chose, voire à plus rien, la valeur des entreprises. Les hackers pénètrent au sein des firmes, notamment via les messageries, lesquelles sont la mémoire vive de ces dernières puisque on n’y trouve quasiment tout : stratégie, contrats, liste des clients, des fournisseurs, du personnel… Bref, il est vital de les protéger.
Voici en une quinzaine de minutes différents points que je souhaitais vous soumettre.

Jacky Ouziel